Les soldats de Gadhafi attaquent des protestants

Catégorie: Politique

25 février 2011

Les soldats de Gadhafi attaquent des protestants

 

En Libye, les mercenaires étrangers et les militaires libyens loyaux à Moammar Gadhafi ont essayé de contrôler les révoltes contre ce dernier.  Les manifestant s'approchaient de sa forteresse, à Tripoli, attaquant deux villes aux alentours et tuant au moins 17 personnes.  Les rebelles ont conquis une base aérienne militaire et Gadhafi blâme Osama bin Laden.

 

La pire tragédie est survenue à Zawiya, 50 kilomètres à l'Ouest de la capitale, Tripoli.  Une armée loyale à Gadhafi a ouvert le feu avec des armes automatiques dans une mosquée, visant des individus protestant à l'intérieur, armés de fusils de chasse.   

 

Les troupes ont bombardé la mosquée avec une arme contre les avions.  Un docteur, présent, a dit qu'il a vu 10 morts, atteints au corps et à la tête, ainsi que 150 blessés.  Un site de nouvelles libyen a annoncé que 23 personnes ont été tuées et que plusieurs blessés n'ont pas réussi à se rendre à l'hôpital, arrêtés par les tirs de « mercenaires et d'agents de sécurité ».

 

Un jour avant, un messager de Gadhafi avait prévenu les protestants: « Soit vous partez, ou vous verrez un massacre ».  Jeudi soir, Gadhafi a personnellement appelé ses troupes pour chasser ses adversaires.

 

La grande majorité des diplomates et ministres de la partie Ouest de la Libye ont abandonné Gadhafi, qui dirige la Libye depuis 41 ans.  Il a encore le contrôle de la capitale et de quelques villages autour.

 

La réaction de Gadhafi face aux protestations est considérée comme extrêmement violente, comparativement aux situations semblables en Égypte et dans les autres pays arabes.  L'association Human Rights Watch évalue le nombre de morts à 300.  Le ministre des affaires étrangères italien, Franco Frattini, croit plutôt que le chiffre se situerait autour de 1000 morts.

 

Peu après les assauts à Zawiya, Gadhafi a donné une entrevue à la télévision, durant laquelle il était ébranlé et offrait ses condoléances aux familles des victimes.  Puis, il a grondé les résidents qui se sont joints aux manifestations.

 

Il a blâmé bin Laden et des adolescents drogués par des pilules hallucinogènes placées « dans leur café avec du lait, comme Nescafe. » Il a ajouté : « Honte à vous, gens de Zawiya, contrôlez vos enfants!  Ils sont loyaux envers bin Laden […] Qu'est-ce que vous avez à faire avec bin Laden, gens de Zawiya?  Ils exploitent les jeunes... j'insiste que c'est bin Laden. »

 

Gadhafi a même parlé des attaques du 11 septembre, manigancées par bin Laden : « Nous n'avons jamais vu un acte aussi horrible et terrifiant, effectué de manière si exhibitionniste. »  

 

Des milliers de personnes se sont rassemblées au centre de Zawiya, près de la mosquée, criant vers Gadhafi : « Va-t'en, va-t'en! ».  Un témoin a dit que les « gens sont venus pour envoyer un message clair : nous n'avons pas peur de la mort ou des balles. »  

 

Même le cousin de Gadhafi, qui a toujours été près de lui, s'est réfugié en Égypte, affirmant que les actes du dictateur représentent de « graves violations aux droits humains et aux lois internationales ».  Il s'agit de la défection la plus importante du régime, alors que plusieurs ambassadeurs étrangers, le ministre de la justice et le ministre de l'intérieur sympathisent avec les protestants.  

 

Des assauts similaires à celui de Zawiya se produisent à l'Est de la capitale, où les troupes de Gadhafi essaient de reprendre les territoires perdus...