Le poids et la santé
Catégorie: Perte de poids
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On vous dit que pour être en santé, il faut perdre du poids. On vous dit que pour prévenir le cancer, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, etc. il faut être le plus mince possible. Qu'en diriez-vous si un nutritionniste vous disait : "Le poids ce n'est pas important. Il faut changer nos habitudes pour le plaisir, et non pas pour réduire un chiffre sur la balance" ? Ce sera dorénavant mon discours. Oui, je suis une vraie nutritionniste. Mais je pense qu'il est grand temps que le message des professionnels de la santé change. Il existe de plus en plus de variétés de troubles alimentaires: on devient obsédé par la quantité et la qualité de ce que l'on mange. Ça n'a rien de sain. Vous aurez beau manger des carottes, des lentilles, du quinoa et du thé vert chaque jour, quand manger devient une obession, quand manger génère de l'anxiété, quand vous vous empêchez de sortir au restaurant pour éviter d'entrer en contact avec des aliments gras ou sucrés, c'est malsain. Ce l'est tant pour votre corps que pour votre esprit... Voici ce que j'en pense, en 5 temps:
1. Ce n'est pas parce que tu présentes un surpoids que tu es en mauvaise santé
La science est de plus en plus claire à ce sujet: la minceur n'est pas toujours associée à la santé. On en a d'ailleurs récemment parlé dans les médias. Les concepts de perte de poids et de "poids santé" ont leurs limites. Tout comme le principe de l'indice de masse corporelle (IMC). Autrement dit, avant d'entamer un processus de perte de poids, il faudra songer aux réels bénéfices que cela pourrait vous procurer. Mais d'abord, cette perte est-elle vraiment nécessaire ? Ne serait-elle pas plutôt le fruit d'une pression sociale ?
2. Ce n'est pas parce que tu n'es pas mince que tu manges mal
Certaines personnes mangent encore mieux que la théorie scientifique. Des fruits et des légumes chaque jour, des légumineuses, des aliments faibles en matière grasse, des sucreries à l'occasion, de l'eau tous les repas... Ils sont en pleine santé, mais ils ne sont pas minces. Ça veut dire qu'ils cachent des biscuits sous leur lit ? Qu'ils restent écrasés à longueur de journée sur leur sofa ? Non. Et re-non. Nous ne saurons jamais tout sur le concept du poids. Il est le résultat d'un ensemble de facteurs incontrôlables encore méconnus : hormones, génétique, facteurs environnementaux, etc. Alors cessons de leur mettre de la pression et de juger les gens qui n'ont pas la silhouette imposée par la société d'aujourd'hui. Chaque personne est différente et est unique en soi. C'est ce qui fait sa beauté.
3. Ce n'est pas parce que tout le monde te dit de maigrir que tu dois le faire
Combien de fois j'ai entendu ma grand-mère me dire, alors que je n'étais âgée que d'à peine huit ans: "Ne mange pas trop de biscuits, sinon, tu vas devenir grosse [...]" Je ne vous dis pas la suite, c'est trop dévastateur. Combien de parents me disent : "Moi, ma fille, j'aimerais qu'elle perde du poids. Je m'inquiète car elle va se faire rire d'elle". Tout le monde a ses raisons, et personne ne veut mal faire. Mais quand je vois une maman traîner sa fille de 10 ans au gym pour la forcer à se tenir en "shape", ça me fend le coeur. La réussite ne passe pas par l'amaigrissement et la forme physique. Elle passe avant tout par l'acceptation de soi, mais surtout, par l'amour de soi.
4. Tu es toi. Tu as le droit de manger ce que tu veux. Tu as le droit d'être bien dans ta peau.
Il n'y a pas d'aliments interdits. Certes, c'est une bonne chose que de réduire notre consommation d'aliments sucrés, riches et peu nutritifs. Cela dit, manger doit demeurer un geste positif, un réel plaisir, qui concorde avec nos valeurs et nos principes, et qui, surtout, nous permet de nous sentir bien. Si manger devient une source d'anxiété, il faut se l'avouer: on doit aller chercher de l'aide. Peut-être que vous avez peur d'aller consulter un psychologue. Allez-vous être jugé ? On va vous analyser ? Ce ne sont que les faibles qui consultent des psychologues ? Au contraire. Les gens allumés, vifs d'esprit, près du bonheur et de l'équilibre sont souvent ceux qui consultent. Ce n'est pas un constat scientifique, mais je parle en connaissance de cause, croyez-moi. Vous n'avez qu'un corps et qu'un seul esprit. Et vous n'avez qu'une seule vie. Alors profitez-en et prenez soin de vous !
5. Manger est un besoin vital. Manger est un plaisir.
On mange 365 jours par année, plus de trois fois par jour. C'est le cas de le dire: nous sommes ce que nous mangeons. Sans nourriture, nous ne sommes rien, puisque manger est un besoin vital. C'est Maslow qui l'a dit. Manger permet de combler notre besoin de la faim. C'est donc elle que nous devrions écouter ! Pas l'étiquette d'un produit qui nous dit de manger 150 calories par portion ou la balance qui nous indique un chiffre en livres. Les régimes ne font qu'envenimer notre relation avec les aliments, et brouiller nos signaux de faim et de satiété. Compter les calories ce n'est pas réaliste, ni bénéfique d'un point de vue psychologique.
Ce n'est pas pour rien que notre société développe de plus en plus de troubles alimentaires. Le poids. Toujours le poids. Les kilos en trop, les "10 lbs perdues en 4 semaines"... Voilà qui nous mène à une obsession envers la quête du poids parfait, qui, en réalité, ne nous permettra jamais d'atteindre le vrai bonheur...
Et vous, que pensez-vous de cette obession envers la quête du "poids parfait" ?