Tortures au Moyen-Age

Catégorie: Art et culture

17 novembre 2010Titre 1 : La purification grâce à la douleur

Une étude sur la torture au Moyen-Âge

d'après Frank Thadeusz

Un chercheur allemand a étudié les droits pénaux du Moyen-Âge et a découvert que notre vision des traitements sadiques infligés aux criminels n'est pas parfaitement juste. La torture et les exécutions sanglantes étaient conçues pour assurer le salut de l'âme du condamné.

Peter Nirsch était un monstre : il errait dans le Sud de l'Allemagne et capturait des femmes enceintes, sur lesquelles il pratiquait un rituel sanglant. Il leur ouvrait le ventre afin d'en retirer les bébés. Nirsch trucida plus de 500 personnes avant d'être capturé près de Nuremberg, durant le mois de septembre 1581.

Le tueur en série ne fut pas épargné par la Cour. D'abord, on le tortura, puis on versa de l'huile bouillante dans ses plaies. Par la suite, le coupable fut attaché au chevalet de torture, sur lequel ses bras et ses jambes furent brisées. Après une telle torture, il était complètement brisé, incapable de bouger.

Tout comme Nirsch, tous les criminels jugés coupables au Moyen-Âge furent traités de façons similaires.

Les gardiens de l'ordre tourmentèrent les criminels avec des barres de fer chauffées ou en les jettant vivants dans des bains d'eau bouillante. « Les tortures inhumaines faisaient partie de la vie de tous les jours ».

Titre 2 : Le salut du criminel

Par contre, dans son nouveau livre, Schild recommande un changement de mentalité face à la justice du Moyen-Âge. « Oublions la brutalité; les droits pénaux de l'époque se souciaient du salut des criminels condamnés. »

Grâce à l'accès à de nouvelles sources, soit des livres de lois et des pamphlets, Schild a réussit à révolutionner les conceptions populaires à propos du passé. Plusieurs descriptions du siècle dernier étaient « tordues et exagérées afin de rendre le passé plus sombre et le présent plus gai. »

Pétrarque, poète de la Renaissance, se servait de ce genre de fiction irréaliste. Il inventa le « taureau d'airain », un contenant fait de métal qui serait placé au-dessus d'un feu, alors que des criminels agonisaient à l'intérieur.

Les bourreaux du Moyen-Âge n'étaient pas stimulés par la violence. Leur mandat était plutôt d'apaiser le « dieu offusqué ». « Les hauts-dirigeants de la religion chrétienne affligeaient les faiseurs de torts à des punitions effroyables pour qu'ils jouissent de la vie éternelle. » La croyance de l'époque voulait que l'âme puisse être libérée et prête à rencontrer Dieu, seulement si le corps avait été adouci par la douleur.

Cette croyance était répartie et encrée partout. Certains prisonniers allaient jusqu'à ce martyriser eux-mêmes pour prouver leur intégrité et s'assurer une place dans l'au-delà. Cependant, ils n'étaient pas systématiquement torturés. Selon la loi pénale de Charles V (1532), le recours à la torture était à la « discrétion d'un juge juste et raisonnable. »

Le bourreau, qui aujourd'hui est un symbole de cruauté, devait exercer modération et jugement. On exigeait des « preuves solides » pour prononcer un verdict coupable. Le plus ancien code de loi allemand, écrit en 1436, nous révèle que « tout doute sur la culpabilité de l'accusé doit être dissipé par une preuve indubitable. »

Titre 3 : Contemplation de l'au-delà

Pour les juges, un verdict basé sur des preuves circonstancielles n'aurait pas suffit. Toutefois, la vérité incontestable était soutirée de l'accusé par tous les moyens possible : en l'attachant au chevalet de torture et en étirant son corps en entier.

Les chercheurs superstitieux se servaient aussi de la ruse pour obtenir de l'information. Une de ses stratégies était la Bahrprobe, c'est-à-dire forcer un suspect à embrasser les plaies de la victime. Si Dieu le veut, le meurtrier sera dévoilé. Les suspects dévoilés ainsi seraient confrontés et devraient confesser.

Les citoyens de l'époque, obsédés par la vie éternelle, n'étaient pas troublés par la peine de mort. « En général, il existe quelques indications prouvant que les individus du Moyen-Âge ne réagissaient pas de la même manière que nous le ferions aujourd'hui, car ils croyaient vivre dans le péché. »

Les gens présents aux exécutions, évènements publics, réagissaient très violemment lorsque le bourreau ne finissait pas le boulot convenablement et laissait le coupable souffrir excessivement. En 1575, le bourreau ivre de Chur, dans un canton Suisse, fût lapidé à mort par une foule en colère, dégoûtée par ses tentatives ratées.

Dans certains cas, des bourreaux bienveillants donnaient une mort rapide et sans douleur à leur victime. Par exemple, si le condamné devait être immolé, ils plaçaient de la paille humide à ses pieds afin de créer un écran de fumée. Sans être vus par le public, ils étranglaient la victime.

Le livre de Schild inclut plusieurs représentations des exécutions publiques. Toutefois, l'auteur nous assure que ces Suvres peuvent être appréciées « avec une bonne coupe de vin. »