Les jeux vidéos aux tribunaux

Catégorie: Jeux vidéos

29 octobre 2010

Ted Price, un développeur de jeux vidéos de Los Angeles, croit que la nature interactive des jeux vidéos modernes (même ceux qui contiennent des images troublantes) peut égaler les émotions fortes éprouvées par la grande littérature.

« Maintenant, plusieurs jeux ont des histoires profondes et se basent sur notre héritage littéraire », dit Price, fondateur de Insomniac Games et créateur de séries telles Ratchet and Clank et Resistance.

Cependant, le sénateur démocrate Leland Yee, qui a commandité le bannissement des jeux vidéos violents, supporte l'idée que l'interactivité rend certains jeux vidéos extrêmement violents – bien plus que des films ou des livres ayant autant de violence.

« Un parent peut écouter un film afin de décider s'il est adéquat pour son enfant », dit Yee, détenteur d'un doctorat en psychologie de l'enfance. Dans un jeu vidéo violent, des scènes troublantes de décapitations et de meurtres peuvent arriver après plusieurs heures de jeu.

« Pour avoir la chance de faire brûler une femme, vous devez commencer par tuer un policier, ajoute Yee, et les parents ne peuvent pas jouer à un jeu vidéo et en connaître tous les aspects ». Les jeux qui stimulent la mutilation et les meurtres commis envers des êtres humains affecte le subconscient des jeunes joueurs et peut les mener à la violence.

La décision de la Court suprême des États-Unis pourrait être très dévastatrice pour le marché : les compagnies de publication et les directeurs de films disent qu'une décision favorable au retrait des jeux vidéos violents serait un affront direct envers la créativité dans les autres médias.

Même sur la décision n'affectera que les jeux électroniques, l'impact sur les consommateurs serait global : plus de 2/3 des domiciles américains contiennent au moins un adepte de jeux vidéos.

Les demandes de Yee sont devenues une loi en Californie, en 2005, lorsque le gouverneur républicain Arnold Schwarzenegger l'a approuvée et signée. Les représentants de l'industrie des jeux vidéos ont immédiatement poursuivis, disant que le banissement des ventes envers les mineurs représentait un affront à la liberté d'expression.

À la surprise de tous, la Court suprême des États-Unis a décidé de prendre le dossier des mains de l'état de Californie.

Faisant partie les groupes prenant la défense du média, la American Booksellers Foundation for Free Expression soutient que la violence a toujours été présente dans la littérature pour enfant. Certains contes de fées racontent des histoires de sorcières immolées ou de grand-mères dévorées par des loups.

La nouvelle loi concernerait des jeux comme Postal 2, dans lequel on peut tirer sur des adversaires armés (policiers) et non-armés (écolières). Les petites filles vous demanderont d'avoir pitié d'elles : le joueur peut décider de les décapiter.

Les avocats disent que la côte M, pour les joueurs « matures » de 17 ans et plus, ne pouvait pas décrire l'intensité de la violence perçue dans ce jeu. Certaines scènes présent « la torture de jeunes filles, leur immolation et la possibilité de les tuer en les frappant avec une pelle, dans le seul objectif d'obtenir plus de points ».

Les jeux vidéos ont leur propre système de classification, le ESRB (Entertainment Software Rating Board) afin que les parents puissent savoir quels jeux acheter à leurs enfants. Les jeux électroniques ont leur propre méthode de classement car, selon certains, ils sont plus nocifs que les films, les livres et les autres médias.


Source : usatoday.com